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mercredi 3 mars 2010

Le tapis roulant des temps modernes


Un exemple sensible de la dynamique d'aliénation de la relation capitaliste entre temps abstrait de l'horloge et temps concret de la productivité, dans une séquence des Temps modernes de Chaplin.

En raison de mes origines sociales probablement, je n’ai jamais réussi à comprendre un concept philosophique si je ne pouvais pas l’exemplifier, lui donner une certaine épaisseur concrète en situation. Ceci ne signifie pas pour autant que l’instance du concept in situ révèle (et se devrait de révéler) l’ensemble de sa portée théorique, de ses implications logiques ou de ses racines. Mais une pensée impossible à appliquer à la vie, me reste étrangère et me parait toujours suspecte de blabla vide pseudo-intellectuel.

Marx précise que la majeure partie de son analyse est appréhendable par un prolétaire, qui d'expérience connait le processus d'exploitation. En réfléchissant à la relation entre temps abstrait et temps concret historique chez Postone, lors de ma traduction du texte de Murthy Reconfigurer le temps historique, l’expression du tapis roulant de la dynamique d'aliénation m’a rappelé une séquence des Temps modernes de Charlie Chaplin. Voici un bref extrait qui me semble rendre sensible cette dynamique d’aliénation entre le temps abstrait de l’horloge et le temps concret de la productivité avalant le travailleur jusqu’à le ravaler en deçà du seuil d'être vivant, une simple pièce du processus d'exploitation dans le jeu de la valorisation économique. Une dynamique à vocation totalitaire, mais dont la possibilité de la nier reste toujours présente, notamment par l'insubordination...




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